24 avril 2019
Premier acteur privé à avoir lancé la téléconsultation médicale en France, AXA fait évoluer ses services à mesure des avancées réglementaires et technologiques. Déjà, les formules lancées dans l’Hexagone rencontrent un grand succès et un fort taux de satisfaction auprès des utilisateurs. Exemple sur la plateforme d’AXA Partners, un service de téléconsultation accessible à 5 millions de bénéficiaires 24 h/24 et 7 j/7 par téléphone ou par internet sur le site www.bonjourdocteur.com.
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C’est depuis un plateau d’une centaine de mètres carrés, logé dans la proche banlieue parisienne, que les médecins et infirmières du service de téléconsultation médicale accueillent chaque jour les appels de patients, clients d’AXA ou de mutuelles affiliées. Infirmière en milieu hospitalier, Nawal est leur premier contact. Avant d’être mis en relation avec un médecin, ils passent par moi pour l’accueil et l’identification du besoin. Contrairement aux secrétaires médicales, ma formation d’infirmière me permet de repérer très vite des cas graves ou urgents et de les faire passer en priorité, voire de les orienter tout de suite vers un service d’urgences.
Ces premiers éléments sont transmis au médecin à qui sera confié l’appel. C’est une base de questionnement. En téléconsultation, on ne peut pas se permettre de passer à côté de quelque chose. Par exemple, une patiente n’avait même pas pensé à me dire qu’elle était enceinte de 7 mois tant elle avait l’habitude que ça se voie au premier coup d’œil !
, raconte Dalila, médecin généraliste.
Pratiquer la téléconsultation demande de l’expérience
Comme ses collègues, elle effectue chaque semaine une vacation de dix heures au sein de la plateforme. Une rotation qui permet d’accueillir une grande diversité de profils. Praticienne dans une unité médico-judiciaire par ailleurs, Dalila a exercé pendant 18 ans aux urgences puis dans un cabinet en ville. Faire de la téléconsultation demande de l’expérience. Je ne sais pas si j’en aurais été capable en sortant de l’internat.
Philippe confirme. On apprend à développer de nouveaux sens, à entendre ce que les gens ne disent pas. Mais pour être capable d’interpréter ces signes, il faut déjà avoir quelques années de pratique derrière soi.
Philippe a travaillé en assistance et exerce en parallèle la médecine générale en libéral. Il voit dans la télémédecine un service nécessaire pour des publics qui, confrontés à la pénurie de médecins, peinent à obtenir des rendez-vous. La patientèle de la plateforme est très variée. Leurs points communs ? Être à l’aise avec l’idée de ne pas être physiquement face à un médecin et avoir du mal à trouver un rendez-vous compatible avec leur emploi du temps. En temps normal, une partie de ces personnes aurait renoncé à consulter, passant peut-être à côté de symptômes graves.
Il y a quelques mois, Dalila a ainsi diagnostiqué une méningite chez une petite fille de 10 ans, traitée jusque-là avec de l’aspirine.
À l’issue de la téléconsultation, plusieurs solutions sont possibles. Indiquer la marche à suivre en cas d’aggravation des symptômes suffit parfois à apaiser les patients. Ceux-ci peuvent également être redirigés vers un spécialiste partenaire, via une plateforme de téléconsultation. Les médecins établissent enfin des ordonnances lorsque cela s’impose, mais pas de certificats ni d’arrêts de travail, faute d’auscultation physique.
Et même si les techniques d’examen médical à distance continuent de se développer, la téléconsultation ne remplacera pas le suivi du médecin traitant mais elle est très complémentaire pour apporter une première réponse à des patients pressés ou pour qui l’accès aux soins est compliqué
, conclut Philippe. Elle apporte également une solution crédible aux problématiques de santé rencontrées dans bon nombre de pays émergents : développer l’accès à la santé pour tous… tout en désengorgeant les services d’urgences et en réduisant le coût des systèmes de soins.
Aujourd’hui, en 2019, une fracture médicale existe au cœur des territoires : celles des déserts médicaux
, ces zones comptant trop peu de médecins – principalement généralistes – pour offrir à tous le même accès à des soins de qualité. En cause, non pas un manque de professionnels de santé à l’échelle nationale, mais une répartition inégale selon les territoires.
De nombreux pays sont concernés. En France, 8 % de la population vit dans l’une des 9 000 communes manquant de médecins généralistes. Une situation d’autant plus préoccupante qu’elle concerne tout type de territoire – aussi bien rural qu’urbain, et qu’elle est amenée à s’aggraver avec le temps, les généralistes qui partent à la retraite n’étant pas remplacés en totalité. Ailleurs en Europe, même constat, les déserts médicaux s’étendent, comme au Royaume-Uni, en Belgique, en Allemagne. Mais aussi ailleurs dans le monde. La National Rural Health Association aux États-Unis indique, par exemple, que 77 % des zones rurales souffrent de pénuries de professionnels de santé en soins primaires et 9 % n’ont aucun médecin.
Face à de telles situations, quelles actions peuvent être mises en oeuvre ? Les pouvoirs publics s’emparent du sujet au travers de différentes expérimentations : mesures incitatives encourageant l’installation des jeunes médecins en zone tendue, créations de maisons de santé interdisciplinaires, meilleure coopération entre les professionnels de santé, mise en place de centre de soins mobiles – comme des bus itinérants se déplaçant dans les territoires les plus reculés… Et, bien entendu, la télémédecine répondre aux situations d’urgence grâce à un diagnostic à distance, ou pour tous les soins du quotidien.
Pour aller plus loin sur ce terrain, AXA et la région des Hauts-de-France ont lancé conjointement un programme de téléconsultation médicale. Mis en place à Marconne, dans le département du Pas-de-Calais en France, ce dispositif permet à chaque patient de bénéficier du soutien d’un infirmier sur place et du suivi d’un médecin à distance, associant ainsi contact humain et utilisation des nouvelles technologies.