14 décembre 2017

Green IT : vers une (r)évolution verte

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C’est lundi. Il est 9h30. J’envoie déjà mon 3ème e-mail de la journée. Un tout petit message de rien du tout envoyé à un collègue assis à deux mètres de moi. Un mégaoctet léger comme l’air projeté dans un nuage de données abstraites. Léger comme l’air ? Pas si sûr…

Pour la plupart d’entre nous, le numérique est une chose abstraite. Lorsque nous utilisons notre ordinateur portable pour envoyer un e-mail, faire une présentation PowerPoint ou lancer une conférence téléphonique, nous ne pensons pas à tous les processus cachés qui nous permettent de réaliser ces actions, désormais banales dans notre quotidien. Nous n’avons pas en tête les 16 kilos de minerai nécessaires pour fabriquer la puce de notre ordinateur, l’énergie dépensée pour chauffer notre bâtiment et celle qui refroidit le serveur auquel nous sommes connectés, pas plus que le trajet réalisé par l’électricité pour arriver à nos postes. Nous devons réaliser par exemple qu'envoyer un e-mail de 1Mo entraîne l'émission de 19 grammes d'équivalent CO2. Et le simple fait d’ajouter 10 personnes en copie multiplie cet impact par quatre !

En effet, chaque électron produit passe par des milliers de kilomètres de câbles, de centrales et de relais pour arriver à destination. Chaque ordinateur est le produit de près de 2 tonnes (!) de matériaux bruts. Tous ces outils sont le fruit de mécanismes complexes, très gourmands en énergie et en matières premières. Mais c’est grâce à ces outils que nous pouvons créer de la valeur pour notre entreprise.

Les nouvelles technologies restent malgré tout une opportunité formidable de faire face au défi environnemental. Elles nous permettent d’optimiser le chauffage et l’alimentation en électricité de nos bâtiments, de réduire notre consommation d’eau. Elles nous permettent aussi de remplacer les voyages d’affaires par des réunions à distance, de pratiquer le télétravail, réduisant ainsi nos déplacements au strict nécessaire... Plus que jamais, l’entreprise doit encourager ces comportements vertueux. Mais si l’IT est un facilitateur pour la transition écologique, il doit aussi faire sa propre (r)évolution verte. Car le numérique a lui aussi un coût environnemental non négligeable, dont on commence tout juste à prendre conscience.

Par exemple, on estime que 5% des serveurs allumés dans le monde ne servent à rien. Ces serveurs émettent 3,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre inutilement, soit l’équivalent des émissions de 500,000 Européens. Et ils coûtent la bagatelle de 24 milliards de dollars par an. C’est pourquoi nous avons entrepris dès 2015 une démarche de rationalisation et de réduction du nombre de nos serveurs physiques.

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Notre entreprise a pris des directives fortes pour prendre part à la lutte contre le changement climatique. Par exemple, nous nous sommes engagés à utiliser d’ici à 2025 100% d’électricité issue de sources renouvelables. C’est déjà le cas de plusieurs data centers en Suisse et en Allemagne. Pour atteindre l’objectif fixé, nous nous mettons d’accord sur un échéancier avec nos 12 data centers. La démarche est simple. Nous les contactons en leur disant : Voilà votre consommation actuelle, nous pensons que vous pouvez réduire vos émissions de CO2, que pensez-vous d’utiliser l’énergie solaire, éolienne ou hydroélectrique ? Nous analysons la situation ensemble et faisons ensuite le choix le plus pertinent possible, en fonction de la fiabilité et du coût des différentes sources d’énergie sur le marché local. C’est un des nombreux moyens que nous utilisons pour diminuer l’impact environnemental de l’entreprise dans son ensemble. Nous faisons également en sorte d’optimiser la durée de vie de notre parc informatique et son recyclage, en contribuant de manière significative au respect de la directive relative aux déchets d’équipements électroniques et électriques (DEEE).

Nous limitons notre consommation d’eau en équipant les bâtiments de capteurs dédiés et adaptons nos politiques d’impression et d’approvisionnement du papier. 95 % de notre papier provient désormais de sources durables et recyclées.

D’ici à 2020, un de nos objectifs est de diminuer nos émissions de CO2 de 25%. Concrètement, cela implique notamment une diminution :

  • de 35% de notre consommation d’électricité
  • de 5% des voyages d’affaire en avion et train,
  • de 15% des trajets en voiture,
  • de 45% du papier utilisé dans nos bureaux,
  • de 50% du papier utilisé pour le marketing et la distribution.

Ces chiffres sont à la fois des objectifs concrets et des lignes directrices stratégiques. Si nous arrivons vraiment à appliquer ce genre de directives à notre façon de travailler, nous pouvons vraiment faire la différence.

Nous n’arriverons à réduire notre empreinte environnementale que si cette préoccupation devient quotidienne pour le plus grand nombre. Nous devons associer cet objectif à toutes nos petites décisions, dans nos vies personnelle et professionnelle : éteindre notre ordinateur le soir, configurer sa mise en veille, limiter l’envoi et le stockage d’emails et de pièces jointes, éviter l’impression couleur, pratiquer le télétravail, autant d’actions qui peuvent vraiment changer les choses. Cette nouvelle façon de travailler est la condition sine qua non pour atteindre les objectifs environnementaux que nous avons définis. Car j’ai l’intime conviction que c’est tous ensemble que nous y arriverons. Alors lundi prochain, à 9h30, au moment d’envoyer votre 3ème e-mail, demandez-vous si la pièce jointe est bien nécessaire !

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