17 janvier 2018
8 minutes
Depuis plus d’un an, l’ensemble des salariés d’AXA, partout dans le monde, bénéficie d’une nouvelle politique parentale applicable à tous les types de composition familiale : 16 semaines de congés payés pour le parent principal* et 4 semaines pour le co-parent**. Avec, pour chacun d’entre eux, la garantie de reprendre le travail au même poste -ou à un poste similaire à leur précédente occupation. Comment ces nouveaux parents vivent-ils ce changement ?
J’étais enceinte de six mois quand j’ai appris la nouvelle
, se souvient Virginia Tanus. Virginia, chargée du recrutement chez AXA Assistance à Buenos Aires, en Argentine, a commencé en 2009 comme opératrice en call-center. Pour elle, la nouvelle politique de congé du Groupe pour accueil d’un nouvel enfant fut une immense joie
. Il faut dire qu’en Argentine, le congé pour accueil d’un nouvel enfant est le plus souvent de trois mois pour la mère, et seulement de cinq jours pour le père : là-bas, comme encore dans de très nombreux pays, on ne parle pas encore de parent principal et de co-parent. Les possibilités qu’un couple homosexuel puisse élever des enfants ne sont pas encore inscrites dans les règlements des entreprises, pas plus qu’elles ne sont inscrites dans la loi.
Mais depuis janvier 2017 chez AXA, la règle est la même pour tout le monde, c’est 16 semaines pour le parent principal et 4 semaines pour le co-parent, payés à 100%. Petit bonus, dans le cas de Virginia : elle et son compagnon se sont rencontrés au travail, chez AXA. Tous deux ont donc pu profiter de la politique parentale pour accueillir Felipe, né le 25 février dernier. Pour Gonzalo, le jeune père, cela ne représentait pas moins de 25 jours de congés payés supplémentaires par rapport aux autres nouveaux parents argentins. Nous avons assisté tous les deux à la même réunion de présentation de la nouvelle politique …et nous n’avons pas réussi à cacher notre émotion !
se souvient Virginia.
Quand on devient parent, on mesure vraiment la relation avec le temps. Si vous êtes ou avez été jeune parent, ou même si vous en connaissez, vous savez ce que c’est : avant un bébé, on s’attend à un changement de rythme, on se prépare à ce que le quotidien soit plus prenant et les nuits plus courtes. Et pourtant, on est toujours surpris par l’implication réelle que va demander cette nouvelle vie, qui devient très vite très exigeante. C’est, d’ailleurs, le premier point que les nouveaux parents interviewés évoquent quand ils racontent leur expérience : la nécessité de s’organiser à deux, et de pouvoir compter l’un sur l’autre. Bref, de pouvoir vivre l’événement ensemble, jour après jour.
Dennis Lim, cadre pour Rosenberg Equities chez AXA Investment Managers en Californie (Etats-Unis), se félicite aussi d’avoir pu être présent tout au long des semaines suivant la naissance de sa deuxième fille, Cecily, née en juin dernier. Elle n’a que quelques jours au moment où il nous répond depuis sa maison à Orinda, en Californie, une petite ville près de San Francisco. Pour lui, tout le monde devrait pouvoir bénéficier d’un tel avantage. Après tout, résume-t-il le temps qui suit la naissance d’un enfant ne se rattrape pas si vous avez le malheur de passer à côté
. Pourtant, dans une autre entreprise américaine, il n’aurait pu profiter que de deux semaines de congé parental. Quand j’ai appris la mise en place de cette nouvelle politique parentale, je n’en revenais pas… Mais dans l’immédiat, je vois surtout le point de vue pratique. S’occuper d’un nourrisson à chaque heure du jour et de la nuit est difficile, c’est compliqué de faire quoi que ce soit d’autre. C’est encore plus vrai pour les mères. Se remettre d’un changement physique aussi conséquent, qui a duré neuf mois, tout en se levant toutes les deux heures pour nourrir le bébé… C’est vraiment dur. Je fais tout ce que je peux pour l’aider à retrouver sa pleine forme. Et puis, elle apprécie que je ne puisse pas lui servir l’excuse du « trop de boulot
pour éviter d’avoir à changer les couches », ajoute-t-il en riant.
Cette nouvelle politique parentale a permis d’apporter davantage de flexibilité dans nos modes de travail, en apportant l’agilité nécessaire pour adapter ses horaires dans ces moments si précieux !
Car au-delà des délais légaux, la politique parentale, c’est aussi une histoire de personne, qui nécessite une adaptation au cas par cas. Cette relation de confiance entre l’employeur et le collaborateur caractérise les rapports humains chez AXA et permet à cette nouvelle politique inclusive de s’ajuster aux besoins précis de chaque salarié(e). Elle se double ainsi d’une authentique flexibilité : le congé peut être pris d’affilé ou fractionné -selon les législations locales en vigueur- comme on l’entend, en fonction de son agenda professionnel et de ses propres impératifs.
Stéphane Livet, cadre à la Direction des Ressources Humaines d’AXA Banque en France, a pu ainsi s’organiser : Je suis d’abord parti deux semaines après la naissance, avant de revenir quelques jours pour mettre de l’ordre dans les dossiers… Avant de repartir deux semaines supplémentaires pour en profiter pleinement. C’est une décision que nous avions prise à trois : ma conjointe, moi… et mon manager qui était en phase avec cette façon de procéder.
Egalement employée chez AXA Banque, Charlène, son épouse, bénéficiait en outre des conventions du secteur bancaire. Elle s’est arrêtée début février pour une naissance programmée fin mars, et une reprise du travail début septembre. Le petit Gabriel est leur deuxième enfant, après une fille née en novembre 2013. En matière de gestion des nuits, des couches et des repas, le couple savait à quoi s’attendre… ou presque : il fallait rajouter les trajets à l’école du premier enfant, et anticiper le raccourcissement drastique des jours quand on s’occupe de deux tout-petits ! Heureusement, j’ai l’avantage de pouvoir travailler de n’importe où. Je peux quitter le bureau plus tôt et travailler de chez moi si je le souhaite, même si bien sûr ça n’a rien d’obligatoire. Mais personnellement, je trouve vraiment bien de pouvoir pratiquer un peu de travail à distance.
témoigne Stéphane.
On le voit, le cadre global qui autorise les employé(e)s à profiter plus amplement de leur temps pour accueillir un nouvel enfant fonctionne d’autant mieux qu’elle se double d’une culture d’entreprise flexible, basée sur la confiance. Cette flexibilité et cette confiance sont essentielles pour que cette politique bénéficie pleinement aux collaboratrices et collaborateurs.
La flexibilité de la politique parentale a également joué en faveur de Karima Batal, basée à Rabat (Maroc). Cette analyste d’exploitation travaille au sein d’une équipe de 140 personnes chez AXA IT. Elle s’occupe de la résolution des incidents informatiques majeurs. En principe, son congé maternité aurait dû être aligné sur les règles en vigueur au Maroc : 3 mois et 14 jours, payés seulement 60% du salaire initial. Karima a accouché en décembre, quelques semaines à peine avant la mise en place de la nouvelle politique parentale. Comme préconisé par le Groupe, AXA Tech lui a malgré tout accordé les avantages de la politique parentale, et son salaire intégral lui a été versé. Karima a aussi pu adapter ses horaires pour mieux s’organiser. Elle travaillait auparavant sur des plages horaires rotatives, s’étalant de six heures du matin à huit heures du soir. Heureusement, pendant un an, Karima a pu bénéficier d’un emploi du temps régulier, et non rotatif, afin de pouvoir s’organiser sans difficulté. Son époux, Karim, a même fait le choix de s’arrêter de travailler pendant un mois, sans solde pour passer plus de temps avec son bébé
. Salarié d’une autre multinationale, son congé paternité payé n’est que de trois jours.
Accueillir un bébé est une joie autant qu’un bouleversement de la vie quotidienne, et s’en occuper dans ses premiers jours, semaines et mois, une occupation à plein temps… Le congé pour accueil d’un nouvel enfant doit donner toutes leurs chances à tous les parents, quels que soient leur parcours de vie, leur statut ou leur pays d’origine, pour réussir et profiter au mieux de cette aventure.
A la veille de l’entrée en vigueur de la politique parentale d’AXA, j’ai décidé d’envoyer une lettre ouverte au journal « De Standaard
. Grâce à la nouvelle politique d’AXA, j’ai droit, en tant que parent principal, à 16 semaines de congés rémunérés pour accueillir un nouvel enfant, qu’il s’agisse d’une naissance ou d’une adoption.
Le volet adoption, surtout, forme un contraste saisissant avec la législation belge, qui prévoit 6 semaines par parent adoptif pour les enfants jusqu’à 3 ans, et 4 semaines lorsque les enfants sont plus âgés. Dans le cas d’une naissance, la maman (15 semaines) et le papa (2 semaines) bénéficient de possibilités de congé plus larges. Je ne comprenais pas qu’un employeur privé réussisse là où le gouvernement avait échoué : traiter les parents adoptifs et les parents naturels de la même façon.
La lettre ouverte a été publiée le 28 décembre 2016. Presque toute la journée, j’ai reçu des appels téléphoniques de journalistes d’autres journaux, me demandant d’expliquer la politique Parentale d’AXA et de raconter notre histoire d’adoption. Différents journalistes ont également appelé les partis politiques de la majorité au Parlement belge, en leur demandant d’expliquer leur point de vue à ce sujet. À la fin de la journée, il s’est avéré que les partis majoritaires avaient pratiquement abouti à un accord pour assimiler progressivement le congé d’adoption au congé de naissance. En 2027 au plus tard, les parents adoptifs auront également droit à 17 semaines de congé d’adoption, à répartir entre les deux parents, en référence à l’actuel congé de 15 semaines proposé à la mère et celui de 2 semaine proposé au père.
J’ai vraiment le sentiment que ma lettre ouverte concernant la bonne pratique d’AXA a accéléré les discussions entre les partis politiques. Si le changement législatif final n’a toujours pas été approuvé par le Parlement belge, un débat social pertinent a cependant été mené à nouveau."