29 juillet 2019

Voitures autonomes : l’avenir de la mobilité se construit à Bristol

En apparaissant dans les rues de nos villes, les véhicules autonomes sont passés de la science-fiction à la réalité. Avec leur lot de promesses : réduction du nombre d’accidents et de morts sur les routes, mobilité plus inclusive et accessible, désengorgement des rues et même nouveaux développements immobiliers rendus possibles par l’élimination des parkings. Mais les véhicules sans conducteur posent aussi de nouvelles questions, par exemple : comment assurer des véhicules contrôlés par algorithmes ? Pour anticiper ces bénéfices et relever ces défis, AXA s’est associé au Bristol Robotics Laboratory au Royaume-Uni, où les chercheurs tentent de mieux comprendre la technologie sans conducteur pour construire une ville du futur plus sûre, plus propre et plus agréable.

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La ville de Bristol, où je suis né et où j’ai grandi, possède une longue histoire d’exploration et de commerce qui remonte aux Merchant Venturers, les marchands aventuriers du XIIIe siècle. Cette tradition profondément enracinée a mené au développement des prestigieux établissements universitaires de la ville, à l’origine de son statut actuel de haut lieu de la technologie et de l’innovation. Pour preuve, Bristol a été nommée première ville intelligente de Grande-Bretagne par le UK Smart Cities Index de 2017.

Bristol est aussi le lieu idéal pour développer et tester les véhicules autonomes. De l’autre côté du pont suspendu de Clifton, les collines de la campagne anglaise cèdent la place aux spectaculaires falaises calcaires qui bordent la ville le long de la rivière Avon. Ce mélange accidenté d’espaces ruraux, urbains et du centre-ville permet aux chercheurs du Bristol Robotics Laboratory – le plus grand laboratoire de robotique du genre au Royaume-Uni – d’étudier la technologie sans conducteur dans une variété de milieux bien réels.

Shaun Boulter

Responsable des opérations et services de sécurité chez AXA Partners

Bristol présente de nombreuses qualités pour tous les essais que nous réalisons, notamment la transition rapide entre conditions rurales, semi-rurales, extra-urbaines, urbaines ou de centre-ville et les flux de circulation qui caractérisent ces différents milieux.

L’une des caractéristiques de Bristol est par ailleurs la densité de circulation : les embouteillages y tiennent du cauchemar. Fan inconditionnel des Bristol Rovers, je tiens toujours à me rendre au Memorial Stadium une heure avant le match, car je sais à quel point il est frustrant de rater le coup d’envoi parce qu’on est coincé dans un embouteillage ou que l’on cherche désespérément à se garer. Heureusement, le Bristol Robotics Lab fait son possible pour que cette frustration ne soit qu’un lointain souvenir. En introduisant les voitures autonomes qui simplifieront la circulation et supprimeront les besoins de stationnement, Bristol pourrait bientôt devenir une ville modèle pour l’avenir des transports.

Comment une voiture peut-elle se conduire toute seule ?

Nous avons tous aujourd’hui entendu parler des voitures autonomes, mais qu’entendons-nous exactement par autonomie du véhicule ? Pour répondre à cette question, SAE International a défini des niveaux d’autonomie des véhicules :

  • Niveau 0 – Pas d’automatisation : c’est la conduite entièrement manuelle que nous connaissons tous aujourd’hui.
  • Niveau 1 – Assistance à la conduite : le conducteur contrôle la plupart des fonctions, à l’exception d’une fonction spécifique contrôlée automatiquement par la voiture (par exemple le régulateur de vitesse adaptatif). Ce niveau d’autonomie est déjà disponible dans de nombreux véhicules depuis plusieurs années.
  • Niveau 2 – Automatisation partielle : la voiture dispose de deux fonctions automatisées ou plus, comme la direction, l’accélération ou le freinage, mais le conducteur doit toujours réagir aux feux de signalisation, changer de voie, détecter les dangers, etc. (par exemple : stationnement autonome ou assistance de voie de circulation).
  • Niveau 3 – Automatisation conditionnelle : le véhicule peut gérer toutes les  fonctions critiques pour la sécurité  dans certaines conditions de circulation et de milieu, mais le conducteur doit être prêt à reprendre le contrôle de la voiture en cas de besoin. Cette période de  transition  présente plusieurs risques complexes d’intérêt particulier pour les assureurs.
  • Niveau 4 – Automatisation élevée : le véhicule peut fonctionner sans intervention ou surveillance du conducteur, mais ce dernier doit intervenir dans certains scénarios de conduite définis par le type de route ou la géographie.
  • Niveau 5 – Automatisation complète : le véhicule peut fonctionner de manière totalement autonome dans toutes les conditions, sans intervention humaine possible sur les contrôles.

Des véhicules aux niveaux d’autonomie différents coexisteront probablement sur nos routes pendant des décennies. C’est la raison pour laquelle ces niveaux ont des répercussions sur des enjeux tels que l’assurance automobile, qui devrait changer radicalement à mesure que les algorithmes prendront le volant aux côtés – ou à la place – des conducteurs humains. Chez AXA, nous travaillons d’arrache-pied pour que la transition vers cette nouvelle réalité se prépare en douceur.

Prof. Tony Pipe

Directeur adjoint du Bristol Robotics Laboratory

Au niveau 4, la responsabilité passe de la personne qui est toujours assise dans le véhicule à quelqu’un d’autre, qui peut être le fabricant automobile, le constructeur du véhicule, la compagnie d’assurance, le système juridique lui-même.

Pourquoi avons-nous besoin de voitures sans conducteur ?

Les véhicules autonomes ne sont plus seulement un fantasme d’ingénieur, ils sont déjà sur nos routes et profitent à la société de nombreuses façons. De la sécurité des rues et la qualité de l’air à la mobilité inclusive, penchons-nous sur ce que les voitures sans conducteur peuvent offrir à la société :

1. Des routes plus sûres 

La sécurité routière est de loin le premier avantage des véhicules autonomes. Jamais fatigués et toujours attentifs à leur environnement avec une vision à 360 degrés, les véhicules sans conducteur éliminent la cause de 90 % des accidents de la route : l’erreur humaine. Selon les estimations, le passage aux véhicules autonomes pourrait réduire de 93 % les accidents de la route d’ici 2040. Les accidents de voiture étant la principale cause de décès chez les 15 à 29 ans dans le monde, avec 71 morts ou blessés graves chaque jour sur les routes britanniques, la technologie devrait sauver des milliers de vies.

David Williams

Directeur Souscription et Services Techniques

Quand 1,25 million de personnes meurent chaque année sur les routes et plus de 90 % des accidents sont causés par des erreurs humaines, nous travaillons sur la mobilité autonome, car c’est la meilleure chose à faire. Cette technologie rendra les routes plus sûres et sauvera des vies.

2. Un meilleur accès à la mobilité

Un autre avantage majeur de cette technologie qui évolue rapidement est l’accessibilité et l’inclusion. Les voitures sans conducteur permettent ainsi à chacun de se déplacer de porte à porte, indépendamment de son âge, son handicap ou de sa situation géographique. En offrant une meilleure mobilité et plus d’indépendance aux personnes âgées, aux malvoyants ou aux malentendants, ou encore à ceux qui ne peuvent pas conduire, les véhicules autonomes peuvent nous rapprocher et encourager les contacts humains.

3. Une réduction des coûts

La diminution des accidents se traduira par des primes moins élevées. Ainsi, Morgan Stanley a estimé que les économies réalisées dans le monde s’élèveraient à 3 700 milliards de livres sterling, grâce non seulement à la réduction du nombre d’accidents, mais aussi à une meilleure productivité et à la réduction des coûts de carburant.

4. Un gain de temps

En libérant les gens de la conduite active, les véhicules autonomes nous permettront de tirer le meilleur parti du temps passé sur les routes. Il a été estimé que cela pourrait libérer jusqu’à 1 milliard d’heures par jour, pouvant être consacrées à d’autres activités, comme discuter avec sa famille ou regarder des séries télévisées.

5. Un environnement plus propre

Des routes moins chargées se traduisent par une baisse des émissions. En réduisant les encombrements, les véhicules autonomes peuvent réduire les émissions de CO2 de 300 millions de tonnes par an.

6. Des villes meilleures

A l’échelle urbaine, les véhicules autonomes auront un fort impact transformateur. Grâce à l’augmentation de 100 % de la capacité autoroutière et la réduction des embouteillages, cette technologie peut rendre les villes plus respectueuses des piétons et des cyclistes. De plus, en réduisant considérablement les besoins en stationnement, les solutions sans conducteur peuvent libérer de nouveaux espaces de développements immobiliers précieux dans les villes.

Possibles effets bénéfiques des véhicules autonomes sur les embouteillages :

Bienvenue dans le futur de la mobilité

Après quelques difficultés de départ, Uber a aujourd’hui accumulé des millions de kilomètres de tests sur les véhicules autonomes grâce a son parc de 250 voitures sans chauffeur. Parallèlement, Elon Musk a annoncé son projet de lancement d’un véhicule entièrement autonome par Tesla d’ici 2020.

Mais les géants technologiques américains ne sont pas les seuls à élargir leurs activités de recherche et développement en matière de véhicules autonomes. AXA s’est notamment associé à plusieurs projets innovants qui ont placé le Royaume-Uni à l’avant-garde de la technologie sans conducteur :

  • VENTURER : Ce premier projet de voiture sans chauffeur financé par le gouvernement britannique a permis d’étudier la technologie derrière les véhicules autonomes et les réactions des utilisateurs. Les essais ont porté sur la compréhension de ce qu’une plus grande autonomie des véhicules implique en termes de législation et d’assurance, notamment lors de la transition, lorsqu’un véhicule passe du mode autonome à la conduite manuelle.
  • UK Autodrive : Ce programme a permis de réaliser un certain nombre d’essais portant sur les technologies et l’intégration de véhicules sans chauffeur dans les milieux urbains actuels. Tous les essais sont assurés par AXA qui a tiré de précieuses leçons de leurs résultats.
  • FLOURISH : Ce projet porte sur les vulnérabilités liées aux technologies qui alimentent les véhicules automatisés, en particulier dans les domaines sensibles de la cybersécurité et des communications mobiles. Il étudie par ailleurs la façon dont cette technologie peut aider certains groupes éprouvant des difficultés à se déplacer : les personnes âgées et les personnes handicapées ou souffrant d’une déficience visuelle. La contribution de Age UK et d’autres organisations caritatives a été essentielle pour la compréhension et l’élaboration de solutions pour ces groupes particuliers.
  • Capri : Ce programme étudie le passage des véhicules sans chauffeurs des zones piétonnières aux environnements routiers, pour que la transition se fasse en douceur vers les parcs d’activités, les centres commerciaux et autres espaces nécessitant généralement plusieurs modes de transport à ceux qui ne peuvent pas conduire.

En offrant une vision complète du potentiel des véhicules autonomes, ces travaux se sont déjà révélés très utiles pour mieux comprendre les futurs défis en matière de transport et l’évolution des risques dans le temps. Grâce à cette expertise, AXA peut concevoir les solutions les mieux adaptées à ses clients, alors que la technologie révolutionne le marché tel que nous le connaissons.

Et après ?

Les premiers résultats de ces programmes ont déjà suscité des réactions positives. Selon le professeur Tony Pipe, directeur adjoint du Bristol Robotics Laboratory, de nombreux participants affirment que voyager en voiture sans conducteur est une expérience relaxante, qui contraste avec la frustration liée à la conduite dans les embouteillages.

Prof. Tony Pipe

Directeur adjoint du Bristol Robotics Laboratory

Lorsque nous avons commencé les tests, nous avons été surpris par la vitesse à laquelle la plupart des gens se détendaient dans ou à proximité du véhicule sans chauffeur.

Aujourd’hui, les habitants de Bristol peuvent déjà entrevoir le futur quand ils croisent le Wildcat circulant de manière autonome dans les rues et sur les ponts de la ville. Créé par le Bristol Robotics Laboratory, ce véhicule spécialement conçu rassemble une mine de données précieuses pour les chercheurs. Les véhicules autonomes fonctionnent en effet comme des ordinateurs sur roues et enregistrent chaque jour de 4 à 14 téraoctets de données. Chez AXA, ces données nous serviront à améliorer notre couverture d’assurance tout en proposant de nouveaux produits et services à nos clients.

Grâce aux nouvelles recherches sur les solutions sans conducteur qui sortent de Coventry, Milton Keynes et Oxford, des développements prometteurs en matière de technologie des véhicules autonomes devraient voir le jour au Royaume-Uni. Personnellement, j’ai hâte de voir comment la mobilité autonome transformera ma ville natale de Bristol et les villes du monde entier !

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