Hans Stoter

Hans StoterGlobal Head of Core Investments chez AXA IM

11 août 2021

La course au Net Zero : la question est « quand ? », et non pas « si ? »

Le récent et monumental rapport du GIEC résonne comme un signal d’alerte rouge concernant les impacts de l’homme sur l’environnement. Première étude scientifique majeure sur le climat depuis 2013, ce rapport a livré des conclusions extrêmement pessimistes et a souligné le caractère d’urgence de la lutte contre le changement climatique.

Changement climatique

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Contenu Original : AXA IM

Si nous voulons gagner cette course, le message est clair : le monde a besoin d’être transformé, et le plus vite possible. Pour avoir une chance de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, nous devons réduire drastiquement nos émissions de carbone et passer, dans le secteur énergétique mondial, de la dépendance aux combustibles fossiles à des alternatives plus vertes et renouvelables.

Les décideurs politiques, les entrepreneurs et les gestionnaires d’actifs dont nous faisons partie ont déjà commencé à prendre des mesures pour contrer la menace que représente le changement climatique. Partout dans le monde, les gouvernements annoncent leur intention d’atteindre l’objectif  net zéro grâce à la mise en place de nouvelles mesures – les pays engagés dans l’objectif zéro émission nette représentent aujourd’hui 61 % des émissions mondiales, 68 % du PIB mondial et 52 % de la population de la planète1.

En mars 2021, plus d’un cinquième des plus grandes entreprises publiques à travers le monde avaient déjà pris l’engagement du net zéro, soit un chiffre d’affaires annuel de presque 14 milliards de dollars2. Si ces chiffres sont encourageants, ils n’en prouvent pas moins qu’il reste encore du chemin à faire…

En quelques mots, si nous ne décarbonisons pas, il faut s’attendre à de graves conséquences sur l’économie mondiale. Mais de la même manière, la transition vers un monde à faible émission de carbone est susceptible de générer une plus forte croissance économique absolue via la création de nouvelles technologies, de nouveaux emplois et secteurs industriels, et grâce au déluge d’opportunités d’investissement qui en découlera.

Depuis l’hydrogène jusqu’à l’agroalimentaire durable, en passant par le captage et le stockage du carbone, ces secteurs émergents vont tous générer de la croissance dans le futur. La transition énergétique peut entraîner des changements aussi profonds que ceux qui ont accompagné la révolution numérique au cours des trois dernières décennies.

Le challenge de l’innovation

On parle beaucoup de l’engouement suscité par la production d’énergie solaire ou éolienne, mais il ne faut pas oublier les défis que représente le stockage de ces énergies. Les combustibles fossiles se révèlent extrêmement efficaces lorsqu’il s’agit de stocker l’énergie et de la libérer à la demande : le stockage des énergies renouvelables doit se montrer à la hauteur de ces performances. L’hydrogène représente une source de carburant potentielle pour le marché de masse et des avancées significatives ont lieu dans ce domaine, mais il reste cependant des problèmes à résoudre avant de pouvoir généraliser l’hydrogène dans les foyers et les entreprises. Imaginez un monde dans lequel les sociétés pétrolières intégrées utiliseront leur vaste réseau de distribution pour fournir de l’hydrogène dans les stations-service… Si elles parviennent à franchir ce pas, c’est un avenir extrêmement prometteur qui s’ouvre à nous.

Le passage à un monde à faible émission de carbone va fatalement provoquer l’épanouissement de certains secteurs et, pour d’autres, entraîner un certain vacillement. Au nombre des retardataires figurent aujourd’hui, justement, les sociétés pétrolières intégrées qui, malgré leurs bonnes intentions, consacrent encore une trop faible part de leurs capitaux aux énergies propres. Toutefois, il faut garder à l’esprit qu’il n’est pas aisé pour une société pétrolière d’opérer la transition vers les énergies propres. D’autres secteurs sont également confrontés à des obstacles et à des complications considérables – c’est le cas du secteur aérien et du transport maritime long-courrier, par exemple, pour lesquels la transformation se révèle plus que délicate et nécessite des technologies pointues. 

Cependant, certains domaines connaissent des avancées spectaculaires, comme ceux des véhicules électriques, des énergies propres, du traitement des déchets, de la santé et de l’agroalimentaire durable. Mais une fois encore, la vitesse est un paramètre essentiel de la course vers le net zéro, et il ne suffit pas que quelques entreprises mènent la transition énergétique : en tant qu’investisseurs, notre rôle est d’inciter celles qui ne sont pas aussi bien lancées dans la course à réexaminer leurs stratégies, et de nous assurer qu’elles mettent bien en pratique leurs engagements.

Tout se joue maintenant

Les investisseurs ont saisi l’urgence de la situation et, sans aucun doute, l’abondance d’opportunités d’investissement qui en découle. Ils se tournent de plus en plus vers un investissement plus responsable, une tendance que la pandémie de coronavirus n’a fait qu’accentuer. L’année dernière, aux USA, les portefeuilles axés sur le développement durable ont attiré des montants record d’argent frais net, tandis que les investisseurs européens, pour leur part, ont investi près du double par rapport à l’année précédente3. Il ne s’agit pas là d’une tendance passagère, mais d’une réelle transformation : les investisseurs cherchent désormais à se tourner vers des stratégies ayant un impact environnemental ou social positif, au lieu de se baser exclusivement sur les rendements d’investissement à court terme. En fin de compte, cette tendance durable va encourager les entreprises à devenir plus citoyennes : s’il existe une forte demande pour des produits ayant de solides références environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), le cours des actions des entreprises dont les scores ESG sont élevés devrait mécaniquement augmenter.

Il est essentiel que nous pensions tous sur le long terme. Le capitalisme est très axé sur les profits à court terme, alors que nous devrions nous concentrer sur une rentabilité durable à plus long terme et sur une communauté financière qui récompense les comportements exemplaires plutôt que les gains immédiats. Personne ne peut réussir dans un monde qui court à l’échec. Les décideurs politiques, les entreprises et les particuliers du monde entier doivent s’attacher à faire de la transition énergétique une réalité. Notre devoir à tous est d’assurer à notre planète un avenir à long terme, grâce à un environnement économique capable de garantir cet avenir – et ce, le plus rapidement possible. Comme l’a clairement affirmé António Guterres, le secrétaire général des Nations-Unies, dans le sillage du rapport du GIEC : « Il n’y a pas de temps à perdre ni d’excuses à trouver. »

 

Sources

[1] Energy & Climate Intelligence Unit | ECIU / Fifth of world’s largest companies now have net zero target, new report finds | Blavatnik School of Government (ox.ac.uk)
[2] https://sustainability.fb.com / Energy & Climate Intelligence Unit | ECIU
[3] Sustainable_Funds_Landscape_2021.pdf (morningstar.com) / Sustainable Funds' Record-Breaking Year | Morningstar

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