Jonathan GaleDirecteur de la souscription, Réassurance, AXA XL
26 mai 2021
5 minutes
Il y a presque cinquante ans, la NASA publiait la bille bleue
, la désormais célèbre photographie prise par l'équipage d'Apollo 17 lors de son voyage vers la Lune. Il s’agit de la première image photographique montrant l'intégralité de la planète Terre depuis l'espace et dont l'impact a été profond. Selon un témoin, la bille bleue était une image iconique parce qu'elle représentait parfaitement la condition humaine, ce sentiment de vivre sur une île perdue dans l’univers, avec toute la fragilité propre à un écosystème insulaire
.
Depuis l’époque de cette photographie, notre compréhension des systèmes naturels de la Terre a progressé de façon exponentielle. Nous en savons aujourd’hui beaucoup plus sur les océans, l’atmosphère et la cryosphère – ces régions, à la surface de la planète, où l’on trouve de l’eau sous forme solide et qui font partie intégrante du système climatique mondial -, mais il y a encore beaucoup à apprendre. Vue de l’espace, la Terre n’est pas seulement belle et fragile : elle est aussi extrêmement complexe.
Il y a cependant une chose dont nous sommes sûrs, c’est que le climat est en train de changer. Parmi les nombreuses données que l’on pourrait citer, arrêtons-nous sur celle-ci : en mars 2021, l’observatoire du Mauna Loa, sur l’île d’Hawaï, a enregistré des niveaux moyens de CO2 atmosphérique de 417.64 ppm, soit le niveau le plus haut jamais atteint depuis des millénaires. En outre, grâce à l’analyse de carottes de glace prélevées au Groenland et dans l’Antarctique, nous savons que :
L'humanité avance bel et bien en terres inconnues.
Dans le secteur commercial, les réassureurs ont été parmi les premiers à constater les effets du changement climatique. Ce n'est pas surprenant car les pertes dues à des catastrophes naturelles liées au climat ont représenté une proportion croissante de nos coûts. De 1950 à 1990, par exemple, les pertes assurées annuelles liées à des phénomènes météorologiques (à l’exception donc des tremblements de terre et des tsunamis) excédaient rarement 5 milliards de dollars par an. Mais depuis 1990, elles augmentent de façon spectaculaire. Au cours de la dernière décennie, il n’y a eu qu’une seule année (2015) au cours de laquelle les pertes assurées dues à de tels événements ont été inférieures à 50 milliards de dollars. En 2017, l’année de tous les records, ces pertes ont atteint la somme colossale de 134 milliards de dollars. (Source: Aon Benfield).
Néanmoins, si la tendance est nette, le changement climatique n'est qu'une partie de l’équation. Jusqu'à présent, la croissance économique et démographique, combinée à l'urbanisation, a été le principal moteur de cette augmentation des coûts. En outre, même si nous observons déjà les effets du changement climatique en termes d’augmentation des températures moyennes, d’élévation du niveau de la mer et d’occurrence de sécheresses ou précipitations sévères, il n’en demeure pas moins que la relation entre ces facteurs et un événement météorologique particulier reste ténue. Pourtant, personne ne s’attend à ce que les pertes liées aux intempéries reviennent aux niveaux d’avant 1990.
Aider les familles et les entreprises à retrouver rapidement un meilleur équilibre est à la fois une mission essentielle de la (ré)assurance et une source d’opportunités.
Aider les familles et les entreprises à retrouver rapidement un meilleur équilibre est à la fois une mission essentielle de la (ré)assurance et une source d’opportunités. C’est pourquoi les principaux (ré)assureurs, dont AXA XL, restent profondément attachés à mieux faire comprendre cette question complexe et multiforme, tout en concevant des solutions durables et innovantes qui renforceront la résilience de leurs clients face au défi climatique. Chez AXA XL, nous nous engageons dans la lutte contre le changement climatique à travers plusieurs initiatives axées sur l’évaluation des risques climatiques et sur les opportunités qui leur sont liées. Nous venons de créer une nouvelle page web, Protecting What Matters, qui présente nos engagements les plus ambitieux dans le domaine des risques liés au climat.
Cette page Web, régulièrement mise à jour en fonction des nouveaux contenus, comporte trois grandes rubriques :
Les articles contenus dans ces rubriques soulignent la variété des actions engagées par AXA XL dans le domaine des risques liés au changement climatique, ainsi que la diversité et l’expérience des experts – internes et externes – qui se penchent avec nous sur les différents aspects de cette question existentielle.
Notre équipe d’experts internes, dont beaucoup sont diplômés de grandes universités, regroupe des actuaires, des géologues, des statisticiens, mais aussi des économistes agricoles et des modélisateurs des risques catastrophes.
Parmi les experts externes dont nous présentons le travail se trouvent les membres de la Chaire AXA en Résilience côtière à l’université de Californie (Santa Cruz), un chercheur postdoctoral et un professeur associé du département de Mathématiques à l’université du Québec (UQAM, Montréal) ainsi que le Centre pour l’étude des risques de la Judge Business School à l’université de Cambridge.
À propos de l’auteur :
Jonathan Gale, Reinsurance Chief Underwriting Officer chez AXA XL, est en charge de l'excellence de la souscription, de la gestion des portefeuilles de souscriptions et de la relation client, du développement de nouvelles opportunités commerciales et de la démonstration des capacités de leadership d'AXA XL. Il s'intéresse particulièrement au risque climatique, au rôle joué par la résilience dans la reprise après sinistre (rapidité et qualité de la reprise), à l’écart croissant entre les pertes économiques et les pertes assurées ainsi qu’au potentiel complémentaire de la (ré)assurance privée et des gouvernements. Jonathan est basé au Royaume-Uni et peut être contacté à l’adresse suivante : jonathan.gale@axaxl.com.
La version française est une traduction de l’article original en anglais, à des fins informatives exclusivement. En cas de divergences, l’article original en anglais prévaudra.