Olga SánchezDirectrice générale d'AXA Espagne
19 septembre 2022
Le secteur de l’assurance a une grande expertise de la gestion des risques, et c’est sur ce mantra que se fondent la plupart de nos communications. D’un point de vue global, la pénurie de talents, qui touche toutes les branches d’activité, est l’un des problèmes les plus graves que nous ayons à résoudre.
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Récemment, j’ai lu un article sur le quiet quitting
, une tendance née aux USA pendant la pandémie et qui fait l’objet de nombreux débats parmi les sociologues et les spécialistes RH. Si nous avons tous, à un moment ou à un autre (le plus souvent pendant les vacances), pensé à changer de vie, je ne suis pas la seule à renoncer à cette tentation dès que je la confronte à la satisfaction que me procure mon travail.
Mais les choses ont changé. De plus en plus de personnes sont attirés par ce désir de changement, et pas seulement aux Etats-Unis. Plus important encore, ceux qui le mettent en pratique font partie de la nouvelle génération et ne sont généralement qu’à l’aube de leur carrière professionnelle. Ce phénomène est incontestablement préoccupant. Ses causes ne sont pas le burn out, ni l’excès de stress, ni même le sentiment de s’être trop investi dans son travail : ceux qui nous regardent dans les yeux en nous disant non, ça ne vaut pas le coup
sont des jeunes gens talentueux, qui ont souvent bénéficié d’une excellente formation, et qui renoncent à leurs ambitions professionnelles avant même d’avoir allumé la mèche, privant de nombreuses entreprises de leurs talents .
Pour la génération actuelle de dirigeants, la pilule est dure à avaler. Le monde des affaires, et particulièrement le secteur de l’assurance, est engagé dans une lutte pour conserver des talents qui, eux, refusent parfois de reproduire les modèles existants et se trouvent face à des offres d’emploi compétitives, séduisantes, pleines de promesses. Aujourd’hui, nous avons besoin de plus.
Olga Sánchez
Directrice générale d'AXA Espagne
En tant que professionnels de l’assurance, nous avons à assumer une responsabilité et un engagement considérables pour garantir la pérennité de notre profession. Il faut commencer par changer la perception du métier d’assureur en renversant les tabous et les idées reçues.
Le secteur de l’assurance a une grande expertise de la gestion des risques, et c’est sur ce mantra que se fondent la plupart de nos communications. D’un point de vue global, la pénurie de talents, qui touche toutes les branches d’activité, est l’un des problèmes les plus graves que nous ayons à résoudre. Dans cette perspective, stimuler l’intérêt est devenu une priorité. Nous devons faire en sorte que toutes nos entités, quelle que soit leur taille, soient prêtes à travailler avec de nouveaux profils ayant de nouvelles exigences - et je n’hésite pas à parler d’exigences, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ces nouveaux talents sont la force vive dont nous avons besoin, tant au sein des grandes entreprises que parmi les courtiers, les agents ou les intermédiaires. L’enjeu plus essentiel encore est de les attirer vers un secteur auquel ils n’avaient encore jamais prêté attention.
Comment agir, dans ce contexte ? En tant que professionnels de l’assurance, nous avons à assumer une responsabilité et un engagement considérables pour garantir la pérennité de notre profession. Il faut commencer par changer la perception du métier d’assureur en renversant les tabous et les idées reçues. Sur le plan organisationnel, nos activités couvrent un champ très étendu et véritablement passionnant : initiatives destinées à la prochaine génération de collaborateurs au sein de nos entreprises et de nos agences, détection des talents dans les écoles et les universités, adaptation de nos offres et prise en compte de la diversité permettront en interne d’opérer un profond changement de culture. Autant de pistes qu’il faut continuer à explorer, parce qu’elles constitueront sans aucun doute la clé de notre survie.
Il existe selon moi très peu d’autres secteurs dans lesquels des médecins et des psychologues, aussi bien que des ingénieurs ou des commerciaux, peuvent réellement trouver leur place. Au-delà de leur formation universitaire ou professionnelle, tous ont en commun de partager une vision qui nous rassemble : protéger la société. Nous devons surmonter nos complexes et parler ouvertement de nos objectifs et de ce qui nous rend si particuliers. Nous ne sommes pas des banques, ni des sociétés pétrolières, ni des industries agro-alimentaires. Nous prenons soin des biens les moins tangibles mais les plus précieux de l’humanité : l’avenir, la confiance et la sécurité. Un atout considérable, que nous devons mettre en valeur en tant qu’ambassadeurs de notre profession. Il faut conquérir les prochaines générations tout en préservant l’étincelle de talent qui est au cœur de notre corporation.
Le contenu de cet article reflète les opinions de l'auteur concerné et pas nécessairement celles du Groupe AXA.